Le premier rover canadien à explorer la Lune
- Lancement : au plus tôt en
- Statut de la mission : en développement
Pour la première fois de l'histoire, un rover canadien explorera la Lune et contribuera à la recherche internationale de glace d'eau, un élément clé pour l'avenir de l'exploration habitée de l'espace.
Le rôle du Canada
Le rover canadien se posera au pôle Sud de la Lune et embarquera six charges utiles scientifiques : cinq canadiennes et une américaine. Grâce à une collaboration étroite entre la NASA et l'Agence spatiale canadienne (ASC), le rover lunaire canadien sera envoyé sur la Lune dans le cadre de l'initiative des Services commerciaux de charges utiles lunaires de la NASA.
Forts du succès d'instruments scientifiques antérieurs, le milieu universitaire et l'industrie auront une nouvelle fois l'occasion de montrer le savoir-faire canadien dans le domaine. La mission est une démonstration technologique, mais permet aussi de tester un ensemble de charges utiles scientifiques destinées à jeter les bases de l'exploration lunaire canadienne à venir.
Dans le cadre du plan canadien d'exploration spatiale robotisée, l'ASC travaille activement depuis des dizaines d'années à peaufiner la conception du rover et à accroitre l'expertise canadienne dans le domaine.
Pourquoi envoyer un rover?
Les rovers sont comme les yeux et les mains des scientifiques : ils aident à recueillir des données sur divers échantillons à différents endroits et renvoient les données à la Terre, contrairement aux atterrisseurs, qui ne peuvent mener des analyses qu'à l'endroit où ils se trouvent.
Grâce à leurs outils et instruments, ils peuvent aider les scientifiques à en savoir plus sur les ressources importantes de la Lune nécessaires pour s'y établir à long terme et envoyer des astronautes encore plus loin dans l'espace.
Qui construira le rover canadien?
En , Canadensys Aerospace Corporation (Canadensys) et ses partenaires ont été retenus pour construire le rover lunaire canadien ainsi que pour développer les charges utiles canadiennes. La NASA doit fournir la sixième charge utile.
L'entreprise collaborera avec d'autres entreprises, le milieu universitaire et diverses organisations :
- Industrie
- Bubble Technology Industries – Chalk River (Ontario)
- Leap Biosystems – Halifax (Nouvelle-Écosse)
- Maya HTT – Montréal (Québec)
- NGC Aérospatiale – Sherbrooke (Québec)
- Resonance Ltd. – Barrie (Ontario)
- Waves in Space Corporation – Cambridge (Ontario)
- RF Collins Consulting Incorporated – Toronto (Ontario)
- Milieu universitaire
- Université Simon-Fraser – Burnaby (Colombie-Britannique)
- Université de l'Alberta – Edmonton (Alberta)
- Université de Sherbrooke – Sherbrooke (Québec)
- Université de Winnipeg – Winnipeg (Manitoba)
- Université Western – London (Ontario)
- Partenaires internationaux
- Université d'État de l'Arizona – Tempe, Arizona (É.-U.)
- Goonhilly – Helston, Cornwall (R.-U.)
- Centre de recherche Ames de la NASA – Mountain View, Californie (É.-U.)
- Nokia – Dallas, Texas (É.-U.)
- Planetary Science Institute – Tucson, Arizona (É.-U.)
- Surrey Satellite Technology Limited – Surrey Research Park, Guildford (R.-U.)
Que fera le rover canadien sur la Lune?
Le rover explorera une région du pôle Sud lunaire. À l'aide de ses charges utiles scientifiques, il recueillera des données scientifiques pour aider à trouver de la glace d'eau et permettre aux scientifiques de mieux comprendre la géologie et l'environnement lunaires.
Le rover pourra :
- se rendre et fonctionner à l'intérieur de zones ombragées en permanence, pour une durée maximale d'une heure;
- résister aux nuits lunaires (de −170 °C à −200 °C), qui peuvent durer jusqu'à deux semaines;
- utiliser plusieurs modes de communication;
- maximiser les opérations sur la surface lunaire et la transmission des données scientifiques;
- fournir des images panoramiques et des vidéos de la surface lunaire.
Le rover se déplacera sur la surface de la Lune pour tester et faire la démonstration de systèmes clés servant, par exemple, à la mobilité, aux télécommunications, à l'atténuation de la poussière, à la navigation et à la télécommande semi-autonome.
Les opérations du rover seront menées au Canada. Des scientifiques canadiens et américains auront accès aux données recueillies par les charges utiles scientifiques du rover.
L'ASC prévoit d'envoyer un rover sur la Lune pour explorer une région polaire. (Source : ASC.)
Objectifs
Voici les objectifs du rover lunaire canadien.
- Se déplacer sur la surface de la Lune pour voir comment fonctionnent les différents systèmes et présenter les applications possibles, la faisabilité et le rendement d'une nouvelle technologie;
- Effectuer des mesures scientifiques qui permettront de déterminer la quantité d'hydrogène présente dans le sol lunaire, qui est l'un des meilleurs indicateurs de la présence de glace d'eau, tout en définissant les températures au moment de la détection;
- Analyser le sol lunaire pour mieux comprendre la géologie du site;
- Évaluer le rayonnement sur la surface lunaire pour connaitre la quantité de rayonnement à laquelle les astronautes à venir seront exposés.
Pourquoi est-il important de trouver de la glace d'eau sur la Lune?
Pour s'établir sur la Lune, l'eau est cruciale. L'eau est essentielle à la vie et permet de produire de l'oxygène. Elle servirait aussi à produire de l'hydrogène, une source d'énergie qui permettrait de lancer des fusées depuis la Lune. Le transport de l'eau à partir de la Terre serait très coûteux et complexe.
Charges utiles
- Spectromètre à neutrons autonome pour la détection de l'hydrogène lunaire (LHANS) : le principal objectif de cet instrument est de détecter de l'hydrogène, l'un des meilleurs indicateurs de la présence de glace d'eau. L'instrument pourra aussi détecter d'autres éléments essentiels, comme le fer et le calcium. Cette charge utile est fournie par Bubble Technology Industries, de Chalk River, en Ontario.
- Canadensys fournira trois instruments canadiens d'observation scientifique du régolite lunaire gelé (FROST) :
- imageur Lyman-Alpha : L'instrument permettra de déterminer avec plus de certitude la présence de glace d'eau à la surface. Il mesurera le facteur de réflexion de la surface lunaire à partir de la faible lumière solaire (ou de la lumière des étoiles), à 121,6 nm. À cette longueur d'onde, la glace d'eau a une réflectivité inférieure à celle du sol lunaire.
- imageur multispectral (MSI) : L'instrument permettra de recenser les minéraux présents dans le sol lunaire. Grâce à la lentille du MSI entourée de DEL qui émettent à différentes longueurs d'onde, les scientifiques pourront connaitre le facteur de réflexion du sol lunaire.
- MSI-Macro (MSI-M) : L'instrument fonctionnera de la même manière que le MSI, mais il collectera les données à une résolution beaucoup plus élevée.
- Microdosimètre de rayonnement : Avec cet instrument, les scientifiques pourront estimer la quantité de rayonnement à laquelle les membres de l'équipage et l'infrastructure lunaire sont exposés. Il fournira des données sur le rayonnement au fil du temps, pour le pôle Sud lunaire. La charge utile provient de Teledyne DALSA.
- Une charge utile de la NASA.
Détails techniques
Destination | Lune |
---|---|
Taille | 0,5 mètre carré |
Masse | 30 kg (dont 6 kg d'instruments scientifiques) |
Délai de transmission des données | De 6 à 10 secondes |
Vitesse maximale | 0,72 km/h (20 cm/s) |
Alimentation | Énergie solaire |
Quelques autres caractéristiques |
|
Le rover lunaire canadien est une importante initiative du Programme d'accélération de l'exploration lunaire de l'ASC. Le programme encourage l'innovation dans les domaines d'expertise du Canada, comme la robotique, les sciences, la santé et l'intelligence artificielle.
Poursuivez l'exploration
- Date de modification :