Transcription
David Saint-Jacques : Depuis à peu près 100 ans, depuis les travaux d’Albert Einstein, on soupçonne que si des objets très massifs à l’autre bout de l’Univers entrent en collision, ce massif accident cosmique devrait se répercuter sur l’espace, puis étirer l’espace et envoyer des ondes gravitationnelles vers nous.
Mais c’est très faible. C’est comme se dire : « Si une falaise s’écroule de l’autre côté de l’océan et tombe dans la mer, est-ce qu’ici, on pourrait ressentir des vagues sur nos plages? » Évidemment, c’est tout petit et très atténué.
Dans le cas de ce qu’on avait calculé dans le temps d’Einstein, on se disait que si deux trous noirs entraient en collision à l’autre bout de l’Univers, peut-être que ça pourrait nous affecter et bouger la matière d’à peu près un atome. C’est tout petit, c’est minuscule!
Alors, on a fait des instruments. On a deux masses distantes de plusieurs kilomètres. Et on s’est dit que, si l’onde de gravité passait à travers notre instrument, ça les ferait bouger un petit peu d’une fraction d’un atome.
On se demandait si c’était possible, on en doutait pendant longtemps et, récemment, on a détecté les premières ondes gravitationnelles. C’est comme l’écho très distant d’une collision catastrophique entre deux trous noirs à l’autre bout de l’Univers qui s’est produite il y a plus d’un milliard d’années.
Ç’a pris un milliard d’années à ses ondes pour se rendre jusqu’à nous. Ç’a balayé la Terre, ç’a traversé notre instrument, ç’a fait bouger un peu les masses et on l’a entendu dans notre détecteur, on a vu les vagues. Voilà.
C’est vraiment une nouvelle fenêtre que l’on vient d’ouvrir sur l’Univers.