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EN DIRECT – David Saint-Jacques, Roberta Bondar et Jenni Sidey-Gibbons lancent « Explorer la Terre »

Description

Publiée le 22 janvier, 2019

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EN DIRECT – David Saint-Jacques, Roberta Bondar et Jenni Sidey-Gibbons lancent « Explorer la Terre »

2019-01-22 - L’astronaute de l’ASC David Saint-Jacques parle d’observation de la Terre depuis l’espace avec ses collègues Roberta Bondar et Jenni Sidey-Gibbons dans le cadre de l’activité « Explorer la Terre ». (Source : Agence spatiale canadienne.)

Transcription

CHRISTINA TESSIER : Bonjour! Bonjour! Bonjour! Merci. 

Je tiens d’abord à souligner que nous sommes actuellement réunis sur le territoire traditionnel anishinabé algonquin. Bienvenue au Musée des sciences et de la technologie du Canada. Et bienvenue aux personnes qui se joignent à nous en ligne.                      

Je m’appelle Christina Tessier et je suis présidente-directrice générale d’Ingenium – Musées des sciences et de l’innovation du Canada. Ingenium gère ce musée national ainsi que deux autres dans la région, soit le Musée de l’agriculture et de l’alimentation du Canada et le Musée de l’aviation et de l’espace du Canada.  

Nos trois musées racontent l’histoire de gens ingénieux et novateurs, dont beaucoup sont Canadiens, qui ont osé penser différemment. Nos musées sont des endroits où l’on peut apprendre, explorer, s’amuser et faire des découvertes. Nous espérons qu’ils sauront éveiller votre curiosité à l’égard du monde qui vous entoure. 

Nous avons aujourd’hui la chance inouïe d’accueillir trois astronautes ici même dans notre musée, en personne et par retransmission en direct. Je dois admettre que je suis un peu nerveuse de vous présenter des Canadiens aussi exceptionnels. Je vais maintenant demander à nos astronautes de se lever pour les présentations.  

Commençons par une ancienne membre du corps des astronautes canadiens, la Dre Roberta Bondar, actuelle directrice de la Fondation Roberta Bondar.  

--- (applaudissement général) 

CHRISTINA TESSIER : Jenni Sidey-Gibbons, astronaute canadienne.  

--- (applaudissement général)

CHRISTINA TESSIER : Et David Saint-Jacques, astronaute de l’Agence spatiale canadienne, qui se joindra à nous sous peu depuis la Station spatiale internationale.  

--- (applaudissement général) 

CHRISTINA TESSIER : Les enseignants et les élèves qui sont ici avec nous dans l’auditorium viennent de trois écoles d’Ottawa. Je leur demanderais de se manifester quand je nommerai leur école. Faites-vous entendre quand je nomme votre école.  

École élémentaire catholique La Vérendrye. 

--- (acclamation et applaudissement général) 

CHRISTINA TESSIER: École élémentaire catholique Saint-François-d’Assise. 

--- (acclamation et applaudissement général)

CHRISTINA TESSIER : École publique Connaught. 

--- (acclamation et applaudissement général) 

CHRISTINA TESSIER : Je sens une certaine fébrilité dans la salle, c’est bien. 

Chers élèves, je vais vous demander de me faire une promesse. Des journées comme aujourd’hui peuvent transformer votre vie, car aujourd’hui vous avez la chance de parler avec des astronautes et de parler en direct avec un astronaute qui se trouve actuellement dans la Station spatiale internationale. Si dans 10, 15 ou 20 ans vous vous rendez compte que cette journée a été l’étincelle qui a éveillé votre curiosité à l’égard de l’espace, de la technologie et de l’ingénierie, je veux que vous reveniez nous raconter votre parcours. Le musée sera encore là. Je ne serai probablement plus là, mais je vous en prie, revenez pour nous faire part de votre parcours.

Avant de céder la parole à l’astronaute Jenni Sidey-Gibbons, je tiens à mentionner qu’aujourd’hui, le 22 janvier, est une journée spéciale pour la Dre Bondar. En effet, il y a 27 ans aujourd’hui, en 1992, la Dre Bondar s’est envolée dans l’espace à bord de la navette spatiale Discovery pour une mission de huit jours. Sachez que la Dre Bondar a déjà prononcé une conférence à notre musée. C’était en 1992, peu après son vol spatial. Bon retour parmi nous, Docteure Bondar.  

--- (applaudissement général) 

CHRISTINA TESSIER : Parmi les élèves ici aujourd’hui, qui sont ceux qui aimeraient devenir astronautes, pour parcourir l’espace? Qui voudrait devenir astronaute? Je vois quelques mains se lever.

Et encore, qui aimerait dans le futur travailler comme ingénieur aérospatial pour participer à la construction d’une future station spatiale ou dans le rover? Levez votre main. Oui?  

Les sciences et les technologies permettent aux humains de voler dans l’espace, et ce matin, les sciences et les technologies nous donneront la chance de parler avec l’astronaute David Saint-Jacques, qui est en orbite autour de la Terre, sur la Station spatiale.  

J’espère que l’événement aujourd’hui vous inspirera à réfléchir aux incroyables contributions des sciences et technologies sur notre quotidien. Nous sommes ravis d’avoir l’occasion de travailler avec des partenaires formidables pour mettre au point un outil éducatif qui fera connaître la mission de l’astronaute David Saint-Jacques dans les salles de classe partout au Canada. Je vous donnerai des précisions tout à l’heure. 

La conversation avec David commencera dans quelques minutes. Avant de commencer, je vous demanderais de bien vouloir applaudir l’astronaute Jenni Sidey-Gibbons.

 

--- (applaudissement général)

JENNI SIDEY-GIBBONS : Merci, madame Tessier. Je suis très contente dêtre ici avec vous. Merci de m’avoir invitée. C’est excitant pour moi de pouvoir partager avec vous une partie de la mission de David et d’être en présence de personnes qui ont été mes modèles, comme Roberta Bondar. 

Participer au Programme spatial canadien est très exaltant à l’heure actuelle, surtout parce que David est actuellement dans l’espace. L’espace nous offre un point de vue unique à partir duquel nous pouvons comprendre la complexité de notre planète. Le Canada est un chef de file dans le domaine de l’observation spatiale depuis 25 ans. Au moyen de satellites, nous prenons tous les jours des images de notre planète et de notre pays pour surveiller les glaces, notre environnement, notre agriculture et nos côtes, ainsi que pour détecter les navires et appuyer les efforts de secours lors de catastrophes naturelles. D’ailleurs, le Canada procédera au cours de l’année au lancement des satellites de la mission de la Constellation RADARSAT. 

Mais il y a plus d’une façon de regarder la Terre depuis l’espace. Certains la voient de leurs propres yeux. Dans l’une de ses récentes communications, David, qui est actuellement dans l’espace, a confié être totalement secoué par l’incroyable beauté de notre planète. 

Mais il s’agit de bien plus qu’une vue splendide de la Terre. La vue depuis l’espace nous aide à mieux comprendre les systèmes géologiques, environnementaux et écologiques dans lesquels nous vivons. En effet, une partie du travail des astronautes à bord de la Station spatiale internationale consiste à prendre de superbes photos de la Terre à des fins de recherche et à enregistrer les changements qui se produisent sur notre planète. Le point de vue de l’astronaute nous donne l’occasion d’apprécier notre planète à distance et de mieux comprendre sa beauté, sa fragilité et son histoire.  

Nous sommes ici aujourd’hui pour lancer une nouvelle activité numérique très spéciale qui présente des photos prises par David depuis l’espace afin de mieux comprendre comment fonctionne notre planète. D’ailleurs, je suis sûre que ses photos de la Terre vous donneront envie de mieux la protéger, tout comme lui.  

Cette activité interactive sur le Web invite les jeunes Canadiens à découvrir les sciences et l’histoire de la Terre. Pour aider à raconter cette histoire, l’Agence spatiale canadienne a collaboré avec plusieurs partenaires, tant pour leur expertise en éducation qu’en sciences de la Terre : Ingenium, le Musée des sciences et de l’innovation du Canada, la Société géographique
royale du Canada et Canadian Geographic Éducation, l’Université Western, la Dre Bondar et la Fondation Roberta Bondar.

Roberta est la première femme canadienne et la première neurologue à voyager dans l’espace. Je suis convaincue que l’exploration spatiale repousse les limites de ce que nous croyons possible et que les astronautes qui prennent part à cette aventure participent à l’élargissement de notre horizon. Il y a 27 ans, Roberta Bondar a repoussé les limites de ce que je croyais possible. Je me souviens à quel point ma mère insistait sur l’importance de sa mission en tant que première femme astronaute canadienne dans l’espace. Je n’avais peut-être pas réalisé à quel point c’était important, car j’étais un peu plus jeune que vous lorsque c’est arrivé, mais cela a eu un impact sur moi et m’a vraiment placée sur le chemin où je suis aujourd’hui, et dont je vais maintenant vous parler. 

C’est un jour spécial aujourd’hui, parce que ça fait exactement 27 ans que Roberta est allée dans l’espace. Elle est l’une des très rares Canadiennes à avoir eu la chance de voir notre planète de là-haut. Son vol spatial l’a incitée à réaliser des photographies d’art qui permettent de découvrir et de révéler l’environnement naturel à la surface de la Terre. L’Agence spatiale canadienne est très fière qu’elle ait accepté de collaborer à l’activité « Explorer la Terre », que nous lançons aujourd’hui.  

Roberta, je vous en prie, venez sur scène.  

--- (applaudissement général) 

JENNI SIDEY-GIBBONS : Merci de vous joindre à moi.  

Dre ROBERTA BONDAR : Je suis ravie d’être ici. C’est un grand jour.  

JENNI SIDEY-GIBBONS : Oui, je sais; plutôt excitant n’est-ce pas?  

Dre ROBERTA BONDAR : David se joindra à nous depuis la Station spatiale dans un peu moins de quatre minutes. 

JENNI SIDEY-GIBBONS : Bien.  

Dre ROBERTA BONDAR : J’ai vraiment hâte. Je ne sais pas ce qu’il en est pour les autres dans la salle, mais c’est tellement génial, et de plus, c’est le 27e anniversaire de mon vol. C’est un moment mémorable. 

JENNI SIDEY-GIBBONS : Je sais, c’est spécial. Les astres sont bien alignés.  

Pendant que nous attendons la communication avec David, laissez-moi vous poser quelques questions, si vous voulez bien. 

Au cours de votre mission, avez-vous vu quelque chose qui vous a laissé une impression durable? Quelque chose qui vous a touchée ou choquée? Comment est-ce que c’était? 

Dre ROBERTA BONDAR : Eh bien, ça peut paraître étrange, mais l’hymne national canadien jouait à bord de la navette spatiale lorsque nous survolions le Canada et je me souviens que le chanteur l’interprétait d’une voix de gorge profonde. Et je dois dire que cela m’a fait monter les larmes aux yeux.  

Puis j’ai décidé de faire une expérience avec les larmes que j’avais sur les cils. J’ai secoué la tête et toutes les larmes se sont détachées sous forme de petites boules d’eau. C’était une expérience formidable.  

JENNI SIDEY-GIBBONS : (rires) – C’est merveilleux. C’est fantastique; vous êtes vraiment une scientifique dans l’âme.  

Dre ROBERTA BONDAR : (rires)  

JENNI SIDEY-GIBBONS : J’ose à peine imaginer ce que ce sera de voir le Canada depuis l’espace pour la première fois. Je ne sais pas à quel point cela va me toucher, mais David et d’autres astronautes qui l’ont vu m’ont dit que c’est assez puissant. En quoi cette expérience vous a-t-elle changée? Qu’a-t-elle changé dans votre vie? 

Dre ROBERTA BONDAR : Une chose que j’ai apprise, c’est que dans l’espace, je ne sais pas ce qu’il en est des autres, mais je pense que la plupart du temps, ce que nous aimons faire, c’est regarder la planète, parce qu’au-delà de la Terre s’étend un abîme noir qui aspire la lumière. C’est un vide noir sans fin. Les étoiles ne scintillent pas, car nous sommes trop loin au-dessus de l’atmosphère, tandis que la planète sous nos pieds présente des couleurs et des motifs splendides que nous ne voyons pas vraiment ici, à la surface. La Terre est ornée d’une multitude de motifs.  

La Terre telle qu’on la voit à cette altitude paraît énorme. Elle ne ressemble pas à une bille bleue parce que nous ne sommes évidemment pas assez loin dans l’espace, mais les motifs que l’on peut voir à cette distance à travers le hublot sont plutôt extraordinaires, et ils changent tout le temps, à mesure que les saisons se succèdent, nous offrant un spectacle varié.  

JENNI SIDEY-GIBBONS : Génial! Notre planète est en constante mutation.  

Pourriez-vous nous dire pourquoi vous avez décidé de vous associer à « Explorer la Terre »? 

Dre ROBERTA BONDAR : C’est une activité très intéressante. J’aurais aimé avoir cette possibilité lorsque j’avais l’âge que vous avez, parce que regarder une carte du monde et pouvoir cliquer dessus, puis voir des images prises de l’espace et découvrir leur riche contenu et s’entraîner à voir comme le font les astronautes, faire de nouvelles découvertes en regardant par le hublot et avoir la curiosité d’en apprendre davantage, c’est une chance extraordinaire.  

Ma fondation, qui s’intéresse de près aux oiseaux migrateurs, a lancé une initiative de protection des voies migratoires des oiseaux (Protecting Space for Birds) qui cadre avec l’activité « Explorer la Terre » de l’Agence spatiale canadienne et de la Société géographique royale du Canada, qui vise à illustrer certaines des voies migratoires que David photographiera, nous l’espérons, également depuis l’espace. 

Tout se met très bien en place.  

JENNI SIDEY-GIBBONS : Génial! Tout s’imbrique parfaitement. C’est fantastique. 

Eh bien, je pense que nous sommes prêts à parler à David. J’espère que nous pourrons bientôt établir la communication. 

Donc, pour commencer, nous allons vérifier la connexion audio pour nous assurer que David nous entend bien. Ce point est très important. N’oubliez pas qu’il y aura un léger retard dans la communication, alors ne soyez pas surpris si David prend quelques secondes pour répondre à votre question ou pour écouter ce que nous disons. Il s’agit simplement de la durée de transmission du signal audio entre nous et la Station spatiale. 

Plus que 20 secondes. Ce que vous voyez ici, c’est le centre de contrôle du centre spatial Johnson. C’est de cet endroit que la communication avec David sera établie. C’est comme le cerveau de la mission qui parle à David et aux autres astronautes pendant qu’ils sont en orbite.  

VOIX DE FEMME NON IDENTIFIÉE : Station spatiale, ici Houston. Êtes-vous prêt pour l’entrevue? 

JENNI SIDEY-GIBBONS : Oh, regardez ça.  

DAVID SAINT-JACQUES : Houston, ici la Station spatiale. Je suis prêt.  

VOIX DE FEMME NON IDENTIFIÉE : Agence spatiale canadienne, ici le centre de contrôle à Houston. Veuillez parler à la Station pour un test audio.  

JENNI SIDEY-GIBBONS : Station spatiale, ici Jenni Sidey-Gibbons, au Musée des sciences et de la technologie du Canada. Comment me recevez-vous? 

DAVID SAINT-JACQUES : Bonjour Jenni. Je vous reçois 5 sur 5. Je suis prêt à vous parler.  

JENNI SIDEY-GIBBONS : Merveilleux! Bonjour David. Nous sommes ravis que vous puissiez vous joindre à nous pour nous aider à procéder au lancement d’« Explorer la Terre » avec Roberta Bondar. Je suis particulièrement enthousiaste à l’idée d’entendre vos perspectives sur notre belle planète vue de l’espace.  

Dre ROBERTA BONDAR : Bonjour David. Ici Roberta.  

DAVID SAINT-JACQUES : Merci, Jenni. Moi, je suis vraiment très content d’être avec vous aujourd’hui. 

Dre ROBERTA BONDAR : David, nous voulons tous savoir comment vous faites pour prendre des photos depuis la coupole d’observation. Nous avons vu les photos et la petite vidéo sur l’ouverture des hublots et l’arrivée de la lumière que vous avez envoyées sur le Web, puis nous avons vu des photos de vous avec les caméras. 

Trouvez-vous que c’est un peu plus facile de prendre des photos dans l’espace qu’en bas, au sol, avec des rotules d’orientation et des trépieds encombrants? 

DAVID SAINT-JACQUES : On peut dire que oui. Bonjour, Roberta. Content de vous parler. Je sais que vous êtes une photographe chevronnée, une photographe passionnée. Vous aimeriez cette coupole. C’est un endroit extraordinaire pour prendre des photos, et même la lentille la plus grosse ne pèse rien, vous n’avez donc pas besoin d’un trépied. Vous pouvez simplement laisser les objets là et ils y restent. En fait, s’ils sont longs et lourds, ils ont tendance à rester stables, donc cela aide vraiment.  

C’est un endroit merveilleux. C’est mon moment privilégié de la journée, lorsque j’ouvre ces volets de hublot le matin et que j’ai la première vue de la planète, et chaque fois que j’en ai la chance au cours de la journée, je flotte là-haut. Et le soir, quand nous fermons les volets, je dis au revoir à notre belle planète. 

Dre ROBERTA BONDAR : Eh bien, je tiens à vous remercier, David, pour avoir pris les images pour notre initiative « Protéger l’espace pour les oiseaux » (Protecting Space for Birds). C’est vraiment merveilleux pour nous de pouvoir combiner nos photos de surface avec notre travail en hélicoptère et vos photos spatiales, car je crois comprendre que même la semaine dernière, vous avez pu photographier l’une des cibles, l’une des nombreuses cibles que nous vous avons données.  

DAVID SAINT-JACQUES : Oui. Grâce à beaucoup de personnes qui travaillent dur sur terre. Nous avons une bonne planification, une bonne préparation, de bonnes prévisions quant au moment où nous allons voler au-dessus d’une certaine zone, et je peux me mettre en position, prendre l’appareil photo et faire de mon mieux pour trouver le lieu et prendre une bonne photo. Et si nous avons de la chance... Vous savez, nous avons aussi besoin de bonnes conditions météorologiques, bien sûr, mais nous finissons par y arriver.  

Dre ROBERTA BONDAR : Et trouvez-vous que les objets bougent rapidement? Je sais que vous allez très vite, dans l’espace, mais lorsque vous regardez la planète, devez-vous calculer quel sera le bon moment, par exemple une orbite au préalable, ou avez-vous un assez bon préavis vous indiquant de vous mettre en position, même si la cible est encore à environ 1 200 km de distance? Comment vous organisez-vous? 

DAVID SAINT-JACQUES : Nous sommes donc prévenus environ trois ou quatre minutes avant lorsque l’emplacement est juste en dessous de nous. C’est sensiblement au moment où il apparaît à l’horizon pour nous, donc c’est assez de temps. Le truc, bien sûr, c’est d’être discipliné et de s’assurer que l’appareil photo est prêt à fonctionner. Nous avons ce carquois plein d’appareils photo dans la coupole de différentes lentilles et nous sommes très disciplinés pour nous assurer que les piles sont complètement chargées. Il y a toujours une carte pour la photo. Donc, nous pouvons simplement nous mettre en position et commencer à prendre les photos.  

Dre ROBERTA BONDAR : Et avez-vous un endroit privilégié où, lorsque vous regardez par le hublot, vous êtes très heureux lorsque vous le voyez, et vous savez qu’après avoir fait quelques tours autour de la Terre, vous pourriez repasser au-dessus, avec peut-être simplement une perspective différente? Y a-t-il un endroit que vous avez vraiment aimé regarder, à cause de la couleur ou de la forme? 

DAVID SAINT-JACQUES : Bien sûr, le Québec, où je suis né et où j’ai grandi, me tient à cœur. Et – drôle de coïncidence – la première fois que j’ai eu la chance de parler au téléphone avec ma famille, nous survolions le Québec, et c’est facile à reconnaître en orbite en raison de la Gaspésie, une très belle forme, et d’immenses zones rocheuses au nord. Comme nous sommes un peu au nord de notre trajectoire, nous avions un angle rasant, nous avons donc passé beaucoup de temps au-dessus des régions nordiques de la planète. Cela arrive assez souvent. Donc, mon endroit préféré, c’est chaque fois que je peux avoir une vue de la province d’où je viens.  

Dre ROBERTA BONDAR : David, je tiens à vous remercier, au nom de la Fondation Roberta Bondar, pour votre participation à notre projet sur les oiseaux migrateurs. Espérons que nous serons en mesure de montrer aux gens les grandes distances que les oiseaux doivent parcourir au-dessus de la surface de notre planète, au-delà des frontières qu’ils ne peuvent pas voir, comme vous ne pouvez pas les voir de l’espace. Nous vous souhaitons donc beaucoup de succès dans votre voyage et attendons avec impatience d’en savoir plus sur vos photographies et sur la façon dont nous vivons dans l’espace. Merci beaucoup, David.

DAVID SAINT-JACQUES : Merci, Roberta, pour cette occasion de participer. C’est un beau projet et, vous savez, nous partageons cette planète avec de nombreuses autres espèces et nous avons une responsabilité de la partager, d’être décents, d’être de bons colocataires, si vous voulez, dans notre relation avec les autres espèces de notre planète.  

JENNI SIDEY-GIBBONS : Merci, David. C’est tout simplement exceptionnel que vous puissiez nous parler de votre mission de cette manière. Je sais que nous sommes tous très heureux d’en entendre parler.  

Nous avons donc à nos côtés des élèves qui sont impatients de vous poser des questions et d’en apprendre davantage sur la Terre et sur ce que vous voyez à partir de la Station spatiale.  

FARON : Bonjour. Je m’appelle Faron(ph) et je vais à Connaught Public School. Quand vous regardez la Terre, qu’est-ce qui vous surprend le plus, et pourquoi? 

DAVID SAINT-JACQUES : Bonjour, Faron - très belle question. Sais-tu ce qui est le plus surprenant? Bien, d’abord, la Terre est extrêmement belle, mais ça, ce n’est pas surprenant; je le savais. Ce qui me surprend le plus, c’est à quel point la majorité de la Terre n’est pas vraiment habitable pour les êtres humains. On croit que la Terre est très grosse – et c’est vrai qu’elle est grosse – mais la plupart de la Terre…  d’abord, c’est des océans, et la partie qui n’est pas en océan, qui n’est pas submergée, c’est surtout des déserts ou des montagnes. Alors, les endroits sur Terre où les êtres humains peuvent vivre, c’est vraiment une petite fraction de la planète. Et puis après, on peut voir la toute petite couche de l’atmosphère dans laquelle nous survivons dans le vide de l’espace, et ça me frappe à quel point à chaque fois la bulle dans laquelle les êtres humains vivent, est minuscule et fragile, et nous devons en prendre bien soin. 

JILLIAN TRAN : Mon nom est Jillian Tran(ph), de La Vérendrye, et moi, je veux te poser une question : pouvez-vous voir des désastres naturels de la Station spatiale?  

DAVID SAINT-JACQUES : Oui, on peut voir des désastres, effectivement. Par exemple, on peut voir des inondations très facilement, si c’est des grandes inondations. J’en ai vu une la semaine dernière, en Amérique du Sud. On peut voir que les rivières ont débordé de leurs lits. On peut voir les éruptions volcaniques aussi. On peut voir la fumée qui sort des volcans en éruption. Ça, c’est, je dirais, les désastres les plus grands qu’on peut voir depuis l’espace. 

NIEVE : Je suis Nieve(ph), de Connaught Public School. À quoi ressemblent les ouragans et les tempêtes, de l’espace? 

DAVID SAINT-JACQUES : Bonjour, Nieve. Alors, un ouragan, vu de l’espace, c’est comme un immense tourbillon. C’est comme un nuage en forme de tourbillon blanc avec au centre, un trou. Et le trou, c’est la dépression centrale, là où le vent est le plus fort, et ça, c’est les ouragans. Et on peut voir les tempêtes – ce qui est le plus beau c’est de voir les éclairs des tempêtes, la nuit. Quand on vole la nuit au-dessus d’une tempête, c’est comme s’il y avait des flashs qui apparaissent un peu partout. C’est vraiment, vraiment extraordinairement beau de voir ça. On voit les nuages au-dessus de nous, qui sont blancs, et de temps en temps – pouf! – il y a des éclairs de lumière qui apparaissent à l’intérieur des nuages.   

JUDITH : Bonjour. Je m’appelle Judith(ph), de l’École catholique La Vérendrye, et ma question pour vous est : est-ce que vous pouvez voir les lumières des grandes villes, de la Station spatiale? 

DAVID SAINT-JACQUES : Bonjour, Judith. Oui, c’est très facile. La nuit, on voit toutes les villes. Et d’ailleurs, c’est très intéressant parce que, durant le jour, c’est difficile de voir l’impact de l’être humain sur la Terre – c’est plus difficile. La nuit, c’est très facile, à cause des lumières partout, surtout quand on vole au-dessus d’un endroit comme l’Amérique ou l’Europe ou l’Asie, on voit les lumières – toutes les villes, on les voit. C’est très, très facile. Et d’ailleurs, je m’amuse à essayer de deviner les villes d’après la forme qu’on peut voir de leurs lumières. 

AIDAN : Bonjour. Je suis Aidan(ph), de Connaught Public School. Pouvez-vous voir la Grande Muraille de Chine, de la Station spatiale, ou est-ce que ça, c’est juste un mythe? 

DAVID SAINT-JACQUES : Aidan, très bonne question. Je me suis posé la même question et j’ai essayé de la voir, la Muraille, puis non, on ne peut pas la voir – moi, je n’ai pas été capable, en tout cas. Je pense que c’est parce que la Muraille, elle n’est pas continue. C’est juste… c’est comme des petits morceaux. Ils ne l’ont jamais terminée. Ils ont fait des petits morceaux. Alors, c’est comme une ligne pointillée. Ça, c’est difficile à voir de l’espace. Moi, je n’ai pas réussi à la voir. Peut-être que Roberta Bondar l’a vue. Vous pourrez lui demander.

TRISTAN : Bonjour. Je m’appelle Tristan(ph) et suis de l’école Saint-François-d’Assise, et ma question est : est-ce qu’on peut voir un grand changement sur la planète entre l’été et l’hiver? 

DAVID SAINT-JACQUES : Oui, Tristan, très facile, à cause de la neige, et c’est surtout impressionnant la nuit, à la pleine lune. En ce moment, c’est la pleine lune et, à cause de la pleine lune, on voit tout… et lorsque c’est la pleine lune, durant la nuit, on voit la neige qui est éclairée en blanc et la Terre, toute la Terre brille, blanche, même la nuit. C’est vraiment fantastique. 

RUSSELL : Je m’appelle Russell(ph) et je vais à la Connaught Public School. Quelle est la chose sur Terre que vous préférez regarder à partir de l’espace? 

DAVID SAINT-JACQUES : Salut, Russell. Les aurores boréales sont la chose la plus belle et la plus étonnante que j’ai vue d’ici. C’est tellement incroyable. Elles sont comme des lumières vertes dansant à l’horizon. Elles sont en dessous de nous, bien sûr, lorsque nous sommes dans la Station spatiale, alors imaginez. Vous regardez la Terre la nuit et il y a ces lumières vertes. Ça ressemble à une fumée verte fluorescente qui danse au-dessus de la Terre. C’est incroyablement beau. 

ADÈLE : Bonjour. Je m’appelle Adèle(ph), de l’École catholique Saint-François-d’Assise. Pouvez-vous expliquer comment vous prenez des photos de la Terre à partir de la Station spatiale? 

DAVID SAINT-JACQUES : Bonjour, Adèle. Oui. Nous avons donc cet endroit que nous appelons la coupole. C’est comme une demi-sphère de verre, en gros. Nous pouvons y aller et regarder dans toutes les directions, et nous prenons simplement un appareil photo ordinaire. Avec cet appareil, nous prenons des photos par le hublot. Nous avons des appareils photo avec des lentilles de différentes tailles, pour que nous puissions faire des gros plans de détails qui nous intéressent. Et c’est comme ça qu’on fait. Donc, c’est comme prendre une photo sur Terre. Vous devez simplement tenir compte de l’éclairage et prendre les meilleures photos possible.  

TRISTAN : Je m’appelle Tristan(ph), de l’école Saint-François-d’Assise. Est-ce qu’on peut voir les frontières, de l’espace? 

DAVID SAINT-JACQUES : Bonjour, Tristan. Non, on ne peut pas voir les frontières de l’espace. Peut-être on peut… il y a une frontière qu’on peut deviner, par exemple quand il y a un pays où il y a plus de lumières dans les villes ou dans les routes qu’un autre, on peut voir la différence la nuit. Par exemple, entre la Corée du Nord et la Corée du Sud, la nuit, c’est facile de voir où est la frontière, parce qu’en Corée du Sud il y a plus de lumières dans les rues, et en Corée du Nord, il y en a moins. Donc, on voit qu’il y a une ligne, il y a une différence de quantité de lumières qui vient de ces deux parties-là, mais c’est très indirect. La frontière elle-même, non. Vu de l’espace, on voit que la Terre, c’est une planète, et les êtres humains, c’est juste un groupe qui partage la même planète. 

JADE : Bonjour, Monsieur Saint-Jacques. Mon nom, c’est Jade(ph), et de viens de l’école La Vérendrye. Je me demandais si vous pouvez voir l’impact des changements climatiques ou la pollution, de l’espace? Comme le smog au-dessus de Beijing? 

DAVID SAINT-JACQUES : Bonjour, Jade. Oui, on peut voir une espèce de halo au-dessus des plus grandes villes, quand il y a du smog. On peut voir… ce qu’on peut voir aussi – pour les changements climatiques – on peut comparer les glaciers qu’on voit dans les montagnes avec des photographies anciennes des glaciers, du même glacier. On peut voir qu’ils ont… beaucoup de glaciers ont diminué énormément à cause du réchauffement climatique, à cause des changements climatiques. Ça, c’est deux effets qu’on peut voir assez facilement. 

CLARA : Bonjour. Je m’appelle Clara(ph) et je vais à Connaught Public School. Est-ce que vous pouvez deviner la météo juste en regardant la Terre?

DAVID SAINT-JACQUES : Je peux voir le temps qu’il fait maintenant, mais je ne suis pas très bon pour deviner le temps qu’il va faire demain. On peut voir, évidemment, peut-être, s’il y a des orages qui s’en viennent dans un pays, un peu comme quand tu écoutes la météo aux nouvelles, hein? Il y a des grandes cartes où on voit les nuages qui se déplacent. Ça, c’est des prédictions. Alors, on peut s’amuser à essayer de faire la même chose, mais c’est très difficile. Donc, même vu de l’espace, c’est difficile de prévoir la météo. 

NEIL : Bonjour. Je m’appelle Neil(ph), de la Connaught Public School. Comment reconnaissez-vous... 

DAVID SAINT-JACQUES : Mais, tu sais, je vais continuer ma réponse. Tu sais qu’on utilise des satellites pour…  

Je suis désolé. Je voulais juste terminer. Nous utilisons beaucoup de satellites pour obtenir des images, et c’est ainsi que les météorologues font des prévisions météorologiques, donc finalement, ça vient de l’espace.  

NEIL : Bonjour. Je m’appelle Neil(ph), de la Connaught Public School. Comment reconnaissez-vous tous les pays que vous survolez?  

DAVID SAINT-JACQUES : Bonjour Neil. C’est un jeu amusant, ici en haut. Si on va à la coupole, on essaie de deviner où on est. C’est un petit test sur nos connaissances en géographie. Le niveau de difficulté est variable. Par exemple, il est facile de reconnaître l’Italie, n’est-ce pas? Elle ressemble à une botte. C’est facile pour moi de reconnaître des régions du Canada, car c’est un pays que je connais mieux que d’autres endroits. Si on ne le sait pas, alors on a un ordinateur à proximité qui indique, sur une carte du monde, où se trouve la Station spatiale à tout moment. On peut donc savoir où on est lorsqu’on regarde la Terre. C’est un peu comme Google Earth.  

ELLIOT : Bonjour. Je m’appelle Elliot(ph), de la Connaught Public School, et je me demandais si vous pouviez voir des monuments ou des bâtiments de l’espace. Et si oui, lequel est le plus visible? 

DAVID SAINT-JACQUES : Oui, nous pouvons voir des constructions, des bâtiments construits par l’homme, construits par l’être humain. Donc, les choses les plus facilement reconnaissables sont les aéroports. Ils sont vraiment très gros. Ils sont près des villes. De l’espace, il est très facile de voir les grands aéroports. 

La nuit, on peut voir les autoroutes parce que c’est comme des lignes droites de lumière. Il y a des autoroutes qui sont éclairées. C’est également facile à voir.  

On peut distinguer les ponts, parfois, s’ils sont assez grands. Encore une fois, la nuit, c’est plus facile s’ils sont éclairés.  

Mais je dirais que les aéroports sont vraiment visibles de l’espace. Ce sont de très grandes structures créées par l’homme. 

HADLEY : Bonjour. Je m’appelle Hadley(ph) et je vais à la Connaught Public School. Pouvez-vous voir des avions à partir de la Station spatiale?

DAVID SAINT-JACQUES : Bonjour. Nous ne pouvons pas voir les avions en plein vol parce qu’ils volent vraiment très bas en dessous de nous. Mais vous savez, quand vous voyez des avions dans le ciel, ils laissent parfois une traînée derrière eux, comme de la condensation, une ligne blanche, une trace blanche de condensation. Nous pouvons la voir de l’espace, bien sûr. C’est donc comme ça que nous savons qu’il y a des avions qui volent en dessous de nous. Mais nous sommes à peu près dix fois plus haut que les avions, ici.  

NOAH : Je m’appelle Noah(ph), de la Connaught Public School. Pouvez-vous voir de petites îles de l’espace? 

DAVID SAINT-JACQUES : Des îles? Oui, nous pouvons voir des îles. Ce que j’aime des petites îles du Pacifique, c’est que... savez-vous ce qu’est un atoll? Certaines îles sont entourées de ce qui ressemble à un petit plateau élevé, où l’eau est très peu profonde et où il y a beaucoup de vie marine. C’est très facile à voir. Donc, ce genre de tablier autour des petites îles est facile à voir de l’espace. C’est beau, parce que c’est généralement une nuance de couleur turquoise, au milieu du bleu plus profond de l’océan. Elles ressemblent à des bijoux, sur l’océan. Elles sont incroyablement belles, ces îles du Pacifique.  

MICHAELA : Bonjour. Je m’appelle Michaela(ph), de la Connaught Public School. Pouvez-vous voir des satellites à partir de la Station spatiale? 

DAVID SAINT-JACQUES : Nous pouvons voir les satellites comme vous pouvez les voir. Ils ressemblent à de petites étoiles qui bougent. Heureusement, nous ne pouvons pas les voir de près, car ce serait très, très dangereux, parce que nous sommes ici, dans l’espace, on parcourt huit kilomètres par seconde, tout comme eux, ils parcourent huit kilomètres par seconde sur une autre orbite. 

Il y a donc beaucoup de scientifiques, d’ingénieurs et de mathématiciens sur le terrain qui veillent à ce que nous n’entrions pas en collision les uns avec les autres. Nous sommes donc tous sur des orbites différentes pour nous assurer de ne jamais nous approcher les uns des autres. 

Donc, nous ne pouvons jamais voir un satellite de près, mais nous pouvons les voir au loin, comme une petite étoile qui bouge. Parfois, nous larguons nous-mêmes des satellites. Ceux-ci, bien sûr, nous pouvons les voir.  

JENNI SIDEY-GIBBONS : Désolée de vous interrompre, David. Merci de nous avoir raconté cette histoire. Nous sommes presque à court de temps et je tiens à respecter l’horaire.  

Je tiens donc à vous remercier de nous parler de votre mission et nous sommes impatients de voir plus de photos de ce point bleu pâle pour le temps qui vous reste là-haut. Et merci pour les questions incroyables de nos élèves. C’était fantastique. 

--- (applaudissements) 

DAVID SAINT-JACQUES : Merci, Jenni. Merci, Dre Bondar. Merci pour toutes les questions pertinentes.  

VOIX DE FEMME NON IDENTIFIÉE : Station spatiale, c’est la régie du son de Houston. Nous allons mettre fin à la communication.  

JENNI SIDEY-GIBBONS : Eh bien! C’était juste à temps!  

--- (applaudissements)

JENNI SIDEY-GIBBONS : Merci encore pour toutes ces questions phénoménales. Je pense que nous avons quelques amateurs de l’espace ici, ce qui me fait très plaisir. Encore une fois, j’ai déjà été à votre place.  

Alors, avant de dire au revoir, je tiens encore à remercier la Dre Roberta Bondar et nos merveilleux partenaires d’avoir été parmi nous ce matin.  

Merci aux élèves, aux enseignants et aux personnes qui ont suivi en ligne. Merci pour votre participation. Et je veux inviter les gens à continuer de suivre la mission. Vous trouverez en ligne à tout moment des nouvelles sur ce que David fait dans l’espace. Consultez le site Web de l’Agence spatiale canadienne.

Alors, merci. Merci. Et maintenant, je veux inviter les élèves à rester à leur place pendant que Roberta et moi nous joignons à vous pour une photo.

Merci.

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