Kristen Facciol – superviseure de la formation, Robotique de la Station spatiale internationale et de la station Gateway

- Titre du poste : Superviseure de la formation, Robotique de la Station spatiale internationale et de la station Gateway
- Employeur : Agence spatiale canadienne (ASC)
- Scolarité : Baccalauréat en génie aérospatial
En quelques mots, en quoi consiste votre travail?
Je suis en train de mettre en place une nouvelle équipe chargée de la formation sur les systèmes robotisés de la Station spatiale internationale et, un jour, sur celui de la station Gateway. Actuellement, notre équipe forme les astronautes de toutes les agences partenaires (NASA, ESA, JAXA et Roscosmos) ainsi que les contrôleurs de vol de la NASA. Nous élaborons aussi un tout nouveau programme de formation destiné à tous ceux qui participeront à l'exploitation du Canadarm3 de la station Gateway.
Qu'est-ce qui rend votre emploi unique?
J'ai eu la chance de travailler à l'Agence dans plusieurs domaines uniques. J'ai fait fonctionner le Canadarm2 et Dextre, les systèmes robotisés de la Station spatiale internationale, et j'ai aussi enseigné à des astronautes comment les utiliser. Actuellement, je soutiens les études scientifiques visant à comprendre les effets des missions spatiales de longue durée sur le corps humain. Tout ça m'a permis de découvrir ce que c'est de travailler sur des projets de la Station, tant dans l'espace qu'au sol. Je pense aussi aux missions futures et dirige l'élaboration d'un programme de formation sur le Canadarm3.
Qu'est-ce qui vous occupe le plus souvent au travail?
Mon rôle consiste principalement à m'assurer que nous avons en place les ressources nécessaires pour que l'équipe puisse assurer efficacement la formation en robotique. Je suis aussi chargée d'enseigner aux étudiants et aux instructeurs, et de les évaluer. Par exemple, je vois au développement et à l'amélioration de produits et de procédés, à la formation et au perfectionnement du personnel ainsi qu'à l'état de préparation des installations et du personnel pour la tenue de la formation. Par ailleurs, je représente aussi l'ASC dans divers conseils internationaux.
Quel effet vos activités ont-elles sur la vie des gens?
Notre participation aux programmes de la Station spatiale internationale et de la station Gateway nous donne la possibilité d'y faire de la recherche scientifique. Les études actuelles et antérieures à la Station spatiale internationale nous renseignent sur les effets sur le corps d'un mode de vie sédentaire ou du vieillissement. Nous pouvons ainsi chercher des moyens d'atténuer ces effets et d'améliorer notre qualité de vie. Comme la Station est un environnement isolé, ce qu'on y apprend sur les soins de santé destinés aux astronautes s'applique aussi aux populations des communautés isolées du monde entier. Dans l'avenir, la recherche scientifique à la station Gateway nous permettra de mieux comprendre ce qu'il faut continuer de faire pour nous préparer aux missions spatiales de longue durée afin de pouvoir explorer l'espace lointain.
De quelle réalisation professionnelle êtes-vous le plus fière? Ou encore, qu'est-ce que vous aimez le plus dans votre travail?
Déménager à Montréal pour me joindre à l'ASC est l'une des décisions dont je suis le plus fière puisqu'elle m'a ouvert plusieurs portes, notamment celles du centre spatial Johnson de la NASA. J'y ai suivi une formation et fait partie de l'équipe du Centre de contrôle de mission. Jamais je n'aurais pensé avoir la possibilité de travailler à la NASA et de représenter le Canada au centre spatial Johnson. Il m'arrive encore parfois de ne pas en croire mes oreilles.
Quel a été votre parcours jusqu'à maintenant? Avez-vous dû relever des défis pour en arriver là?
J'ai toujours été intéressée par les STIM, mais je n'ai jamais su ce que je voulais faire plus tard ni même quelles options s'offraient à moi. Pendant un temps, j'ai voulu être pédiatre, mais ce n'est qu'au moment de choisir une université et un programme que j'ai commencé à envisager le génie. À l'université, la transition a été difficile : j'ai eu du mal à m'adapter et j'ai failli être exclue du programme la première année. Au fil de mes études, j'ai commencé à avoir une meilleure idée de ce que j'aimais, ce qui m'a aussi aidé à déterminer ce pour quoi j'étais douée.
J'ai constamment cherché des occasions d'apprendre et de me dépasser tout en faisant des choses qui me plaisaient, et cette manière de procéder m'a aidé lors des nombreuses étapes de ma carrière. Je m'efforce toujours d'établir de bonnes relations, de donner le meilleur de moi-même et de garder l'esprit ouvert aux portes qui pourraient s'ouvrir.
Quelqu'un ou quelque chose vous a-t-il aidé tout particulièrement dans votre carrière?
J'ai toujours voulu m'améliorer et dépasser non seulement mes propres attentes, mais aussi celles des autres. Cette façon de penser, en plus de l'incroyable soutien que m'apportent ma famille et mes amis, est sans contredit la clé du succès dans ma carrière.
Pensez à un professeur ou à un adulte (p. ex. parent, responsable d'un organisme jeunesse, bibliothécaire) qui a eu un impact positif sur vous dans votre jeunesse. Qu'est-ce que cette personne a fait pour avoir une influence favorable ou vous aider?
Je n'envisageais pas vraiment le génie jusqu'à ce que ma professeure d'algèbre du secondaire (qui avait fait des études de génie chimique) m'encourage à suivre cette voie. C'est vraiment mon premier pas dans cette direction. Je suis contente de l'avoir fait, même si je trouvais la marche haute. Elle savait de quoi j'étais capable et m'a rassurée en me disant que j'avais ce qu'il fallait. Je lui en suis reconnaissante.
Qu'est-ce qui vous motive?
Ma fille est ce qui motive le plus parce que je veux lui donner leur meilleur de moi-même. Ce n'est pas chose facile de trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie familiale, mais ce que j'apprends dans une de ces facettes de ma vie, je trouve utile de m'en inspirer dans l'autre. Au travail, j'attache une très grande importance à ma réputation professionnelle et à la qualité de mon travail, alors toujours faire de mon mieux est un grand facteur de motivation.
Comment restez-vous au fait des dernières tendances dans l'industrie? Comment intégrez-vous vos nouvelles connaissances dans votre travail?
Bien des choses ont changé depuis que j'ai commencé à travailler dans le secteur spatial il y a . Le grand intérêt suscité par le domaine et le nombre accru d'acteurs nous a permis d'avoir facilement accès à une quantité considérable d'informations sur diverses plateformes. La pandémie a aussi bouleversé la tenue des conférences, auxquelles il est désormais plus facile d'assister en ligne. Obtenir les informations, c'est la première étape, mais le plus important, c'est de prendre le temps de les évaluer et de voir comment elles peuvent améliorer ma façon de travailler. L'idée est d'examiner ce qui est à notre disposition (connaissances, processus ou produits) et de déterminer le moment le plus propice pour l'utiliser.
Selon vous, quelles sont les compétences ou les qualités essentielles pour faire votre travail? Que faites-vous pour continuer à vous perfectionner?
Pour m'adapter au rôle de supervision, j'ai dû développer plusieurs compétences auxquelles je n'avais pas souvent fait appel auparavant. Afin de prendre des décisions éclairées (et souvent difficiles), c'est important d'avoir à la fois une compréhension approfondie des éléments techniques sur lesquels travaille l'équipe et une bonne vue d'ensemble. Par ailleurs, il est essentiel aussi de faire preuve d'empathie parce que ce qui définit une équipe, ce sont bien plus les gens qui la forment que les réalisations accomplies. Fort heureusement, j'ai l'occasion de mettre ces compétences en pratique chaque jour.
Quel conseil donneriez-vous à des jeunes désireux de poursuivre une carrière dans le domaine spatial?
Quel que soit le type de carrière que vous décidez de poursuivre, trouvez ce qui vous rend heureux et vous fait sentir utile, mais qui vous met aussi à l'épreuve. Ainsi, vous aurez souhaiterez toujours vous améliorer, ce qui vous aidera à ne laisser aucun obstacle se dresser sur le chemin de votre réussite. J'aime aussi me rappeler – et rappeler à mon entourage – « d'être à l'aise avec le fait de se sentir mal à l'aise » parce que, selon moi, se sentir trop à l'aise est ce qui nuit le plus grandement au succès et au bon rendement.
Un centre d'intérêt particulier ou un passe-temps préféré en dehors de votre travail?
Ces temps-ci, mon rôle de maman est ma priorité et j'adore ça. Je suis si heureuse de pouvoir faire vivre à ma fille des expériences qui vont lui permettre d'apprendre et d'évoluer, tout en apprenant d'elle. Ç'a été un plaisir de lui communiquer ma passion de la musique (que ce soit d'en faire ou d'assister à des spectacles avec elle), de voyager et de pratiquer des sports, et j'ai hâte de voir ce qui nous attend.
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